jeudi 11 mai 2023

Bilan 2022

Le bilan est très très tardif cette année !

Mon PEA finit l'année à -3% (dividendes et frais de transaction inclus, avant taxes), avec un minimum à -12% en octobre. 

2022 : -3%, 2021 : +26%, 2020 :+1%,  2019 : +16%, 2018: -11%, 2017: 20%, 2016: 22%, 2015: 15%, 2014: 11%, 2013: 35%, 2012: 15%, 2011:-1%, 2010:15%, 2009: 33% et perte de 40% en 2008

Le principales positions ont peu évolué (taux de rotation suivant définition AMF (achats+ventes)/moyenne portefeuille: 17%  ou 4 % suivant définition US min(achats;ventes)/moy portif.

Principales lignes : Odet (10%), Precia (9%), Gerard Perrier (6%), Neurones (5%), Gevelot (5%).

Ayant peu d'idées en début d'année 2022, j'ai principalement acheté Odet (voir bilan de l'année dernière, la situation n'a pas fondamentalement changé, la principale évolution étant la cession par Bolloré des activités de logistique. 

Après le début de la guerre en Ukraine, j'ai renforcé Malteries Franco Belges, qui avait beaucoup baissé.

J'ai également acheté M6, valorisation selon moi bradée, au gré des différents épisodes négatifs du feuilleton (échec de la fusion avec TF1, puis inquiétudes sur la perte de la fréquence TNT au profit de X. Niel, puis inquiétudes sur le ralentissement des dépenses publicitaires). Ce n'est pas une position que j'ai l'intention de conserver à très long terme, aucune croissance. Mais j'ai du mal à résister quand je vois la marge, le FCF et le dividende.

Principale cession (mais partielle, mon portefeuille tourne très peu) : Gevelot. Je commence à me lasser de la non-utilisation de la trésorerie surabondante, de l'absence de considération pour les minoritaires, et de l'absence de visibilité sur les ventes du secteur "oil and gas" qui semble la vache à lait du groupe.

 

Si je me compare par rapport à mes fonds favoris :

- Indépendance et expansion -9,5%

- HMG Découvertes part D 3,2%

- Gay Lussac Microcaps -17,8%


Côté PME, c'est moins bon (-7%). Principales lignes : Adl Partner (nouveau nom Dekuple) (12%), Hitechpros (11%), Groupe Guillin (9%) et DLSI (8%).

Il y a un an, j'avais misé sur DLSI : "Il me semble raisonnable de tabler sur un retour plus ou moins rapide aux résultats d'avant COVID. En tablant sur une marge de l'ordre de 4% et un CA de 200 m€, on arrive à des ratios de valorisation très faibles : 2x le ROP." 

Force est de constater que ce retour est plus lent que ses concurrents Synergie ou Crit. Le CA 2022 est quasi stable, dans un marché de l'interim en hausse de 10%, la communication du management inexistante en dehors des obligations réglementaires, la liquidité famélique ; bref une déception qui pèse sur la perf. La valorisation est toujours au plancher, je garde en attendant des jours meilleurs.


 

Mes principaux achats en 2022 : IT Link, une petite ESN. Un secteur qui a le vent dans le dos quand on voit la croissance insolente (et surtout régulière) des autres acteurs comme Neurones, SII, Aubay, Infotel, etc....). IT Link est faiblement valorisée mais il est vrai avec une croissance bien plus faible que les comparables (ci-dessous SII, que j'ai également en portefeuille ; c'est assez impressionnant).


Plus globalement  mes bonnes résolutions de l'année dernière étaient de me tourner plus largement vers la gestion indicielle et les fonds d'investissement. J'ai bien entendu très modérément respecté ces bonnes résolutions :

- achat de quelques parts des fonds cités plus haut à l'automne 2022, j'ai notamment profité de la réouverture des souscriptions de Gay Lussac Microcaps

- achat de tracker MSCI Emerging markets, en me bouchant le nez devant les principales positions (TSMC à Taiwan, Tencent en Chine, Samsung, Alibaba...) bref que des sociétés technologiques à la mode et par dessus le marché souvent en Chine, pays dont je ne suis pas sûr que le respect des investisseurs individuels Français soit la priorité...bref à l'opposé total de mes convictions

- achat de tracker SP500, puisque mon constat de l'année dernière était que je n'arrivais pas à battre sur le long terme. Mais le naturel revenant au galop, je n'arrive pas à acheter sans tenir compte de la valorisation. 

Il est assez édifiant de voir les messages assez contradictoires qu'on trouve sur des sites pourtant très sérieux (?) :

- Andrew Smithers, q-ratio et CAPE (= un PER moyenné sur 10 ans, popularisé par l'universitaire Robert Shiller ;  son livre "Irrational Exuberance" est très intéressant); donc message = un SP500 surévalué qui devrait baisser de 40% pour retrouver sa"fair value" (correspondant à la moyenne long terme)



- JP Morgan Guide to the markets 4Q 2022: le marché est sous-évalué fin 2022, en utilisant le même indicateur !


 

 Bref il y a de quoi y perdre son latin* et c'est un exercice probablement futile. 

Je reprendrai du SP500 quand le marché américain daignera baisser vraiment. Je m'attendais à un retour sur terre bien plus brutal pour les stars déchues comme Tesla ou le Bitcoin, je suis très surpris. D'autre part les variations de change €/$ ont été assez brutales en 2022.

Je me retrouve à faire exactement ce qu'il ne faut pas faire, çad faire du market timing sur un indice.

En attendant je me retrouve avec pas mal de liquidités, parquées sur des fonds monétaires qui rapportent heureusement un plus qu'avant.

Je m'abstiendrais donc de toutes bonnes résolutions pour 2023 !

* en y regardant de plus près, JP Morgan compare le CAPE à sa moyenne sur les 25 dernières années, alors que le site de A. Smithers la moyenne est faite sur ~120 ans...